• Agility. Le dernier « France » de Gérard Jan © Le Télégramme 05-06-2019

     

    Agility. Le dernier « France » de Gérard Jan

    ___________________________________________  Nicolas Salles
    © Le Télégramme
     

      

    Gérard Jan (71 ans) et Flavie (9 ans et demi). (Le Télégramme/Nicolas Salles)

    Gérard Jan, 71 ans, est vice-champion de Bretagne d’agility canine en titre. Également détenteur de la Coupe de Bretagne, il défendra les couleurs bretonnes dans le Loir-et-Cher, ce week-end, à l’occasion des championnats de France de la discipline. Rencontre.

    « C’est le dernier, c’est sûr. Après celui-là, j’arrête ! ». Gérard Jan s’apprête à participer, ce week-end, à Lamotte-Beuvron, aux championnats de France d’agility canine. Presque une habitude pour le Lamballais, du haut de ses 71 printemps. En compagnie de son épouse - également mordue - les époux Jan revendiquent tout de même près de 400 trophées, glanés en concours dans toute la France, en l’espace d’une vingtaine d’années. « C’est la douzième finale nationale que l’un ou l’autre dispute. On connaît Vichy (Allier), Thionville (Moselle), La Rochelle (Charente), Montélimar (Drôme)… C’est ça qui est bien, aussi, avec l’agility. Ça fait voyager ». Le camping-car familial est d’ailleurs sur le départ : « On aime partir quelques jours avant. Pour découvrir l’endroit, faire un peu de tourisme ». 400 trophées glanés en compétition, avec sa femme. « On ne les a pas tous gardés ! Vous imaginez ? ».

    (Le Télégramme/Nicolas Salles)

    Les toutous seront évidemment du voyage. À commencer par la partenaire de jeu de Gérard. Un border-collie femelle, du nom de Flavie. « Elle a neuf et demi. C’est une vraie championne », explique le maître. « L’agility, de toute façon, c’est un duo. Un conducteur et un chien. L’un ne fait rien sans l’autre ». Car sur les parcours d’obstacles, pas de place à l’improvisation. Chaque attitude, chaque réussite, chaque faute sont scrutées par les juges. « Même si tous les chiens peuvent pratiquer, c’est très pointu. Très fatiguant nerveusement aussi », confie celui qui avance « se sentir très bien, à 22 de tension ». La moue de son épouse confirme…

     

    « J’ai commencé sur le tard »

    « Et il faut aimer les animaux », explique Gérard. Il revendique avoir « toujours été entouré par les bêtes ». Et se destinait, plus jeune, à être jockey. « Ça ne s’est pas fait, mais je suis rentré au Haras de Lamballe en 1969 ». Une institution où il va faire carrière. Jusqu’à l’âge de la retraite, en 2003. « J’ai commencé comme journalier, puis j’ai été titularisé », se souvient Gérard Jan. Nommé chef de station en 1977, à Mûr-de-Bretagne, il passe par Bourbriac avant de revenir à la maison mère. Où il s’occupera de l’entretien, avec un collègue maçon. « J’avais fait une formation de plâtrier avant de partir à l’armée. C’était bien, on faisait à peu près tout, sauf la plomberie… ».

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    " C’est un sport qui se développe et

    c’est aussi pour ça que je me donne

    à fond ! "

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    Des années de labeur qui lui laissent néanmoins le loisir de penser à l’après. « J’ai commencé à m’intéresser à l’agility sur le tard. C’était en 1996, à la suite de ma femme. Ça m’a plu tout de suite ». Au point de passer des diplômes. Éducateur canin en 1999, il devient moniteur en 2001. « C’est normal de vouloir passer ce qu’on sait, ce qu’on apprend, non ? Il y a beaucoup de jeunes qui commencent. C’est un sport qui se développe et c’est aussi pour ça que je me donne à fond ! ». Et ce, quel que soit le club fréquenté au fil des ans, dans la région briochine, puis à Laurenan, où les deux époux sont licenciés depuis quatre ans.

    Temps, entraînement et patience Pourquoi alors ne pas avoir pris encore de responsabilités ?

    « C’est vrai qu’il n’y a pas de club à Lamballe », reconnaît Gérard. Qui explique néanmoins « y avoir pensé ». « J’avais même trouvé le terrain. Mais on ne peut pas non plus tout faire. Il y a un âge où il faut se calmer. S’occuper d’un club, c’est beaucoup trop de travail ».

    Entre le maître et le chien, une complicité évidente. (Le Télégramme/Nicolas Salles)   

    Et une charge incompatible, à l’entendre, avec son emploi du temps d’éducateur de cracks. « Si tout le monde peut faire de l’agility, il y a un énorme investissement à consentir », explique gravement le septuagénaire. « Il faut beaucoup de temps. Encore plus d’entraînement. Et une infinie patience ». Une recette presque miracle, à l’entendre. Mais qui semble avoir, au fil de temps, définitivement fait ses preuves.


    À noter
    Gérard Jan disputera son dernier concours le 4 août prochain, à Laurenan, après avoir fait ses adieux à Saint-Brieuc, le 23 juin.

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